16 et 17 décembre 2006, format 14x19 cm
Poèmes de Annie Devergnas-Dieumegard
I
Oh la grande tempête qui balaie mon âme aujourd’hui !
tant d’anciennes pensées qui se heurtent au front
dans un bouillonnement de sang vif
contre le cristal des souvenirs projetés
et trop vite perdus au souffle des jours
sans fil conducteur sans liens de chair
Mais une voie royale me ramène au sommet
vers les jours de pleine création
où la sève donne fleurs et fruits
j’entends déjà le murmure des voix intérieures
qui brodent et tissent un nouveau destin
à chaque journée son ombre et son soleil
les rayons du temps se mêlent au présent
en un tourbillon vainqueur qui me fouette
je me laisse emporter loin au-dessus de ma vie
telle la cime du patriarche qui voit les siècles
moutonner à ses pieds puis jaillir en fûts de jeunesse
tout reprend forme dans l’éternel mystère !
II
sur la vitre du temps le regard glisse
et se heurte aux mensonges aux refus
il ne passera solitaire la frontière
qu’à travers l’œil central qui l’absorbe
dans l’abandon il trouvera un jour nouveau
car il est l’heure de déchirer les apparences
derrière les ombres se cache un éclat
toujours plus lumineux et vivant
III
impulsion
flux et reflux du magma créateur
compression des êtres
mise à jour des formes
des possibles créatures
dans une violente naissance
le cordon ombilical est rompu
la vie sourd par mille veines
c’est le jaillissement des matins
et l’éclatement des âmes
dans l’obscur parcours de la sève
IV
ce n’est pas que du sang que tu vois
mais la gifle vitale qui te projette
hors des limbes de ton esprit
fait éclater ton écorce et rejaillir ta sève
demain tu seras immense et plein de liens
tu couvriras la ville de ton âme multiple
ô toi l’artiste engourdi au cœur de tes visions !
V
coup de poignard coup de poing
giclures de sang noir
toute la violence du monde
dans un ou deux cris
n’apprendrons-nous jamais
à en finir avec la mort ?
VI
j’aime la petite fenêtre tout en haut de l’image
qui répond au cœur qui saigne au milieu du cachot
dont j’entends les battements fiévreux
il est prisonnier de mille liens ténus
et ne peut rien contre ses barreaux de chair
comment le libérer sans le déchirer davantage ?
il est tout ce qui reste d’un humain qui s’est cru fort
qui a joué avec sa vie avec les autres et puis
qui s’est rendu compte un jour
que la vraie vie n’était pas là
quand il a ouvert les yeux il s’est vu ligoté
par les pensées obscures qu’il avait secrétées
inextricablement il s’était coupé du soleil
mais si je ne me trompe si je regarde bien
une faible lueur monte du fond de sa prison
peut-être finira-t-elle par envahir sa nuit
et raccommodera-t-elle doucement
ses pauvres lambeaux d’être ?
VII
d’un élan par-dessus les toits
voici l’arbre qui escalade le ciel
vous avez toujours cru qu’un arbre
ça ne bouge pas c’est immobile ?
pourtant rien n’est plus dansant qu’un arbre
mais notre œil est trop rapide
et ne peut suivre son pas qui dure
son pas qui crée le temps
quand le temps nous détruit !
voici un arbre heureux
car il atteint son but
il pourra maintenant rire et jouer
dans l’infinie clarté de la lumière
là où nous ne voyons qu’un ciel
et des nuages sur les toits…
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